Écrire l’article « À Nouméa, “nouvelles” fêtes urbaines et cartographie sensible »

Faire l’historique de la rédaction d’un article scientifique n’est en rien commun. Généralement, on ne sait que peu de choses sur le contexte d’écriture ; seul le texte publié reste, et devient l’unique objet de référence de l’ensemble des lectaires.

Personnellement, je n’aurais très certainement jamais choisi de rapidement décrire le processus de rédaction de « À Nouméa, nouvelles” fêtes urbaines et cartographie sensible», mais il comportait pour moi une forte charge émotionnelle, sa « propre » petite histoire, qui dépassait de loin le simple « résultat » final.

Rappelons d’abord quelques éléments : le 22 août 2024, Visionscarto publiait en ligne mon article « À Nouméa, nouvelles” fêtes urbaines et cartographie sensible», dans lequel je revenais sur mon atelier de cartographie sensible organisé lors de la « Journée de l’Identité de la Jeunesse Nouméenne» (JIJN) le 26 août 2023. J’en profitais de même pour analyser cette fête urbaine, développant et présentant la notion des « fêtes nouvelles ».


Mais à l’origine, cet article ne devait aucunement parler de ce concept sociologique franco-français. Il devait uniquement décrire les différentes réalisations effectuées par les participants de cet atelier, sans étudier plus en amont la JIJN et le Conseil Local de la Jeunesse (CLJ) — l’organisme en charge de la fête en question.


Je m’étais donc tout d’abord lancae, en septembre 2023, dans la rédaction d’un premier jet assez classique, me concentrant principalement sur le contexte de production, les participants, et les cartes créées. J’avais de même accompli quelques recherches préliminaires, compulsant des informations sur la JIJN et le CLJ… Puis, brusquement, j’abandonnais l’article pendant un an. J’étais incapable de mener la plus petite réflexion sur le sujet, de repenser à la JIJN ou au CLJ… J’étais aussi pris dans ma vie personnelle et les événements de Nouvelle-Calédonie. Je ressentais en particulier une difficulté à « saisir » la portée de cette expérience particulière ; face à l’explosion de violence suite à la nuit du 13 mai, la JIJN m’apparaissait comme « déconnecté » et finalement assez inintéressante.


En juillet 2024, Joseph Bohbot me demandait d’écrire un petit texte explicatif des différents choix sémiologiques effectués pour ses cartes. Je me replongeais à bras le corps dans l’écriture, et décidais de reprendre mon article sur la JIJN. Mon plan n’avait alors pas vraiment changé ; je projetais toujours d’écrire quelque chose d’assez classique, revenant sur mes anciennes réflexions. Mais je me rendis rapidement compte que je devais beaucoup plus développer le contexte de l’atelier, m’amenant à approfondir mes recherches bibliographiques.


La JIJN en particulier me posait un problème épistémologique : je ne savais aucunement comment la caractériser au mieux. Devais-je juste parler de « journée » ? De « fêtes » ? De « fêtes populaires » ? De « fêtes urbaines » ?


Par multiples sauts de puces, je découvris par hasard la notion de « fêtes nouvelles », qui m’enthousiasma profondément. Non seulement elle me permettait de comprendre davantage les différentes sensations que j’avais vécues, mais elle me permettait aussi d’analyser plus en profondeurs les choix d’organisation et le déroulement de cette journée. Je fus particulièrement surpris·e de constater que plusieurs descriptions d’autres fêtes nouvelles correspondaient quasi trait pour trait à la JIJN et à mes impressions au-delà de la distance (physique et temporelle) me séparant de ces événements.


L’article fut alors entièrement remanié pour en faire la colonne vertébrale et définitivement proposé à l’équipe de Visionscarto. Le processus de portage sur SPIP et de correction fut assez long : je tiens (encore une fois) amplement à remercier le travail bénévole des correctaires, et en particulier celui de Philippe Rekacewicz, qui m’aida grandement à lui donner sa forme finale.


Aujourd’hui, près de 5 mois après sa publication, il m’est difficile de dire quel était l’impact de cet article. Une année entière semble s’être écoulée, et je dois toujours en produire une version anglaise, même si je procrastine cette tache. Et il m’en reste principalement une impression mitigée, entre envie de signification et témoignage blasé d’un moment particulier en Nouvelle-Calédonie.

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